ANNALE S DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENN E DM 17'0 c.2e#'eneé /y/2 (NOUVELLE SÉRIE ) TOME CINQUANTE-NEUVIÈM E LYO N H GEORG, LIBRAIRE-EDITEU R 36, PASSAGE DE L' BOTEL-DIE U MÈME MAISON A GENÈVE ET A BALE MOEUR S ET METAMORPIIOSES DES INSECTE S PA R LE CAPITAINE XAMBE U 18 e MÉMÔ1R E ELATÉRIDE S Premier Fascicul e PREMIÈRE PARTI E LARVES — RÉGIM E Les unes sont carnassières, c'est le plus grand nombre pou r celles qui vivent en montagne, les autres sont rhizophages ; les carnassières recherchent les vers et les larves qui viven t dans le milieu qu'elles habitent, le dessous des écorces, l ' intérieur des bois morts, où elles attaquent vivement leur proi e et s ' en rendent mtres en peu de temps ; défaut de proie s vivantes, elles se nourrissent des détritus ou des matières animalisées qui se trouvent sur leur passage ; les rhizophages causent de grands dégâts aux_ céréales, aux plantes potagères , dont elles rongent les tubercules, ainsi que les racines, qu ' elle s réduisent rien Les larves des Elatérides sont allongées, cylindriques o u légèrement aplaties, de couleur jaune clair ou rougeâtre, quelques espèces brunâtres, rarement jaunâtres, téguments cor nés ; le segment anal est déprimé chez un grand nombre, bords diversement dentés ou épineux SOC LINN , T LIX, 1912 12 lie MUEL1tS ET MI'l'AMORPHUSES DES INSECTE S larves des Elatérides ont une certaine ressemblance ave c celles des l ' encbrroniaes, cette ressemblance est superncieile ; leur tete, leurs organes buccaux les en éloignent completenient ; entre elles, ces larves ont beaucoup a ailinite ; leurs ocelles sont peu apparents ; dans les larves couleur claire , ainsi que sur les jeunes larves, est un petit point noir pe u visible, sans traces de saillies ni de tubercules au-dessous de la base antennaire Murée ae l'existence : Qu ' côté de larves parvenues leur entier développement, il s en trouve de moyenne taille ou d e taule encore pats petite, on ne peut en inlerer que la durée d e l'existence est de une, deux ou trois années ; l'inégalité dan s la taille provient de pontes en retard, ou encore des changements ,suints clans l'existence, ou des suites de la rigueur d e la température ; l'époque des pontes pour les Llalérides est d u reste variable, étant donné la longévité des st-xes ; dans le s conditions ordinaires de l ' existence, la vie de ces larves le s amène au bout d ' une année, d ' un printemps l ' autre, leu r complète croissance ; rarement deux années pour celles qui on t pâti ou qui se sont trouvées dans de mauvaises conditions ; la dureté de leur peau ainsi que leur forme les ont fait nomme r par les Anglais et par les _-lllcrnands vers fil de fer » Buprestides et Elatérides sont deux familles placées just e titre côté l'une de l'autre l'étal parfait, mais combien es t grande leur différence l ' état de larves ! Qu ' en conclure P Le s larves ne se ressemblent pas, les adultes oui ; d'un autre côté , les larves des Elatérides ressemblent comme forme celles des Ténébrionides, les adultes non, dissemblances difficiles expliquer ; au point de vue des organes buccaux, les larves des Elatérides se placent côté de celles des Carabiques, quoiqu e ne leur ressemblant en rien ù tout autre égard ; toutes dissemblances bizarres dont la nature s ' est réservé le secret et qu e l'anatomie éclaircira peut-être un jour Après avoir rongé, corrodé bois et racines, après s'être gorgées des vers et des larves qui faisaient le fond de leur existence, nos larves, après plusieurs changements de peau, son t arrivées au terme de leur accroissement ; elles présentent alors , peu d'exceptions près, les caractères généraux suivants : Les MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 11 Larves : Caractères généraux Longueur variable, selon le genre ou l'espèce, de 3o millimètres Largeur de i io millimètres Corps allongé, bacillaire, corné, de couleur brunâtre, jaunâtre ou rougeâtre, lisse, luisant, fortement ponctué, avec cil s plus ou moins épars, région antérieure arrondie, la postérieure terminée en pointe épineuse simple ou bifide Tète petite, arrondie, déprimée, noire ou rougeâtre, ponctuée, avec cils épars sur la surface, en particulier sur les côté s disque incisé, divisé en légères carènes, ligne médiane obsolète, divisée dès l ' origine en deux branches allant aboutir la base antennaire : épistomc et labre confondus avec la lisièr e frontale, qui est dentée ou denticulée, la dent médiane aigu ë au-dessous de la lisière, et dans l ' ouverture buccale, est un e masse membraneuse garnie de courts cils roux formant brass e mandibules courtes, plus ou moins arquées, subdéprimées, base plus ou moins rougeâtre, ~a extrémité noire et acérée ave c courte dent au tiers inférieur de la tranche interne, tranch e externe carénée et encavée en regard de la base antennair e mâchoires tige allongée, droite et continue, lobe interne court, avec marge ciliée, l'externe biarticulé ; palpes allongés , annelés de testacé, le deuxième article aussi long que les deu x suivants, le quatrième réduit, conique ; menton très étroit , allongé, encastré entre les deux montants de la mâchoire, deu x longs cils sa base, lèvre inférieure réduite, bilobée, prolongée ou non par une très courte languette biciliée et par deu x palpes biarticulés, article basilaire obconique, le termina l en pointe obtuse ; antennes courtes, latérales, émergeant e n arrière de la base des mandibules, premier article membraneux, le deuxième massif obconique, troisième massif mêm e forme, accolé un article supplémentaire en forme de styl e extérieur cylindrique, bicilié ; ocelles, un point plus ou moin s apparent, plus ou moins divisé en arrière de la base antennaire Segments thoraciques rougeâtres ou noirâtres, convexes, 114 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTE S ponctués, latéralement ciliés, avec ligne médiane clave, obsolète, commune aux huit segments suivants ; le premier grand , rectangulaire, un peu plus large que la tète, marginé strié ses bords antérieur et postérieur, disque incisé, deuxième e t troisième réduits, transverses, avec rangée de points l a marge antérieure, la postérieure marginée striée Segments abdominaux allongés, plus ou moins convexes , ponctués, marqués de gros points au bord antérieur des hui t premiers et striés leur bord postérieur, neuvième plus allong é ponctuation plus accentuée, cils plus développés, verruqueux ou granuleux, prolongé par une pointe conique ou avec échancrure unie ou bidentée Dessous de la tète déprimé, avec incisions bien marquées, l e premier segment thoracique marginé strié, senti-circulairemen t incisé, segments abdoniiniux plus pàles qu ' en dessus, ave c ponctuation moins accentuée et poils latéraux épars et courts ; le neuvième en pointe conique, ou granuleux ou verruqueux , avec cils et stries cachant le cloaque : un Irait brunàtre pell e précédé d ' une incision incolore longe les flancs Pattes courtes, robustes, spiuuleuses, la paire antérieur e généralement plus courte ; hanches massives avec trait marginal brunàlre, canaliculées il leur Iralnche externe dont l e bout est pectiné, trochanters peu accentués, coudés ; cuisse s et jambes longues, comprimées, tarses en forme de long onglet acéré base ciliée Stigmates, ne sont pas visibles sur toutes les larves ; quan d ils existent, ils sont petits, elliptiques, péritrème coupé pa r un trait médian ; ils sont placés, la première paire sur l a membrane latérale de séparation des deux premiers segment s Thoraciques, les suivantes au-dessus du Irait latéral et près d u bord antérieur des huit premiers segnienls abdominaux Après avoir bien rongé, bien corrodé, s'ètre gorgée de tua fières animales vivantes ou de résidus aniinalisés, notre larve , arrivée au faite de sa puissance, songe au sort qui l ' attend , elle passe aux premiers préludes transmutatifs ; dans sa loge , elle prend la position du repos, le corps légèrement arqu é reposant sur le côté, cesse dès lors tout mouvement, son corp s se distend vers le centre, tout en se raccourcissant la dilata- M(JRS ET MI:TAMORPHOSES DES INSECTES 11 l'ion s ' accrt par l ' extension des membranes latérales qui longent les flancs, lesquels prennent une teinte blanchâtre tou t en continuant se dilater, ce qui la rend presque méconnais sable, puis la peau se fend sur la région thoracique et su r une partie de la région abdominale, laissant une ouverture a u travers de laquelle, après de vifs mouvements de contractio n et de dilatation, la nymphe se dégage en refoulant la peau larvaire l ' extrémité du réduit Nymphes : Caractères générait Longueur, suivant l ' espèce, de Sao millimètres Largeur, suivant l ' espèce, de 2'2 millimètres Corps allongé, oblong, jaunâtre pâle, téguments asse z consistants, glabre, rugueux et ridé, peu convexe en dessus , un peu moins en dessous, région antérieure Ironquée, l a postérieure atténuée et bifide Tète petite, arrondie, affaissée, disque renflé et ridé, premier segment thoracique grand, clypéiforme, angles antérieur s arrondis, prolongés par deux très longues épines, angles posté rieurs en saillie tuberculeuse garnie d ' une forte épine, deu x autres saillies tuberculeuses en arrière du milieu dur bord postérieur ; deuxième segment court, transverse, milieu tuberculeux, troisième beaucoup plus développé avec tache circulaire médiane ; segments abdominaux courts, transverses , s ' élargissant jusqu ' au quatrième pour s ' atténuer vers l ' extrémité, d ' un jaunâtre plus out moins clair avec ligne médian e brune, leurs llanos excisés, par suite relevés en légère sailli e formant double carène et légère apophyse aux deuxième cinquième arceaux ; segment anal prolongé par deux longue s épines arquées, base armée d ' une courte épine ; dessocr,, déprimé, rugueux ; antennes obliques, leur bout appuyé prè s des genoux de la première paire de pattes, genoux peu saillants, segment anal terminé par deux petits mamelons chargés de deux courtes pointes L'état de nymphe, dans le cours duquel phagocytes et leucocytes exécutent un travail intérieur, dure un peu plus, u n peu moins, une quinzaine de jours environ ; la nymphe peut 11G MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTE S faire exécuter son corps des mouvements défensifs, se retourner dans son réduit en s'aidant des épines thoraciques et abdominales qui servent d ' appui au corps ; l' adulte formé, mai s encore mou et blanchâtre, voit en peu de temps ses tégument s se durcir, puis prendre la couleur particulière l ' espèce ; il se retourne, alors rompt la coque terreuse ou ligneuse qui l e retenait, captif, sort timidement de son réduit, et, vienne l e moment voulu pour lui de prendre son essor, il se lance dan s l 'espace pour aller ensuite prendre position, soit sur une tige , soit sous une feuille, sous un abri quelconque ; l ' heure d ' apparition est particulière chaque groupe ; certaines espèce s paraissent le matin, d ' autres aux premiers rayons du soleil ; u n grand nombre le soir, un peu avant la nuit ; il en est., m 'ai s peu, qui sont nocturnes Adultes : Dans le cours de la belle saison, chaque espèc e d'Elatéride, son heur e de sortie arrivée, se met en mouvement si quelques-unes volent de jour, un plus grand nombre fen d les airs le soir avant la tombée de la nuit, les unes pour plane r sur les fleurs ou sur les fruits en pleine maturité, les autre s pour se mettre la recherche de leurs semblables en vu e d'un accouplement ; les fruclivores sont plus particulièremen t propres la montagne, aux bois ; les baies de l ' airelle (myrtille) ont le don d'attirer les espèces du genre Corymbites , l'Amplicollis ; les rhizophages se plaisent en plaine, dans le s jardins, dans les bordures des champs où, comme larves, elle s ont satisfait leurs appétits au préjudice des moissons des plan tes diverses dont les racines leur ont servi de nourriture ; e n coteau, les espèces n'y sont pas abondantes, l'exception d u vulgaire Lacon mnrinus, que l ' on trouve un peu partou t d ' autres, enfin, sont cantonnés dans des régions particulière s les espèces qui se tiennent sous les écorces, dans les interstices , hument la sève des vieux arbres qui les abritent Les Elatérides se distinguent des familles voisines par la faculté du saut chez la plupart de leurs espèces ; ordinairemen t 'de taille moyenne, quelquefois grande, plus souvent petite, o n les trouve sur les fleurs, sur les feuilles, sous les écorces de s arbres morts, sous le détritus des bois décomposés ; quelques uns courent sur le sol ; pour une partie de diurnes, la majo- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 11 rité est crépusculaire ; le régime est phytophage pour certaines espèces, carnassier pour d'autres ; ils volent avec un e grande facilité, ce qui est très heureux, la brièveté de leur s pattes ne leur permettant pas d'échapper par la course a u danger qui les menace ; ils y pourvoient par le saut, au moye n duquel le corps, lancé par contraction dans l ' air, retombe su r la région inférieure ; si le premier saut ne réussit.- pas, ils l e répètent Scarabées ressort, Maréchaux, Taupins, tels sont les nom s de baptème qui leur ont été donnés dans diverses contrées d e France Dans nos contrées, la couleur (les Elatérides n ' est ni bell e • ni brillante, souvent uniformément noire ou brune, jaunâtr e ou bleuâtres, ils sou' couverls de poils gris ou jaunâtres, couchés ; la couleur des exotiques est rehaussée par des teinte s métalliques beaux reflets Le nombre des espèces d ' Elatéri.des connues dépasse I i5oo , et combien d ' inédits encore dans les collections ; répandu s partout, on en trouve jusque dans les régions polaires ; le s plus grands, les plus beaux habitent les pays les plus chauds ; les contrées tempérées, comme la France, n'en ont en généra l que de couleur sombre, presque toujours uniforme quelque s exceptions près DEUXIÈME PARTI E CLASSIFICATION DES LARVE S Les larves des Elaféride s peuvent se diviser en deux groupe s principaux : 1" Celles corps subdéprimé, assez large, il extrémités srlbrétrécies, la postérieure divisée en deux saillies cornées ; e Celles corps allongé, subcylindrique La lisière frontale, et en particulier la forme du neuvièm e segment, jouent un grand rôle pour la place occuper pal MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTE S 118 les genres et par les espèces dans l'intérieur de ces divisions : au fur et mesure que de nouvelles descriptions s'ajouteront aux connaissances acquises, il sera facile de compléter l'en semble des faits connus Sans nous astreindre une classification rigoureuse, nou s assignerons chaque groupe une place en rapport avec le s principaux caractères de ressemblance la plus complète DESCRIPTION DES LARVE S Corps subdéprimé, assez large, extrémité rétrécie ; segment anal côtés dentés, terminé par deux prolongement s bilobés séparés entre eux par une échancrure plus ou moin s profonde, déprimée ou non Epistome et labre confondus avec la lisière frontale qui es t bi- ou tridentée GENRE CHALCOLEPIDIUS, r C erylhroloma CANm' :ZE, EscH llonogra.phie Lisière frontale tridentée, segment anal pointe biépineuse , côtés dentelés Larve : Schiocdte, di Uelamorph , 1879, p LI 97, pl V , fig I-i Longueur, 6o millimètres ; largeur, 19 millimètres Corps corné, allongé, linéaire, finement ridé, courtement e t éparsement cilié, convexe en dessus, subdéprimé en dessous , d ' un ferrugineux pole, large vers le centre, puis atténué ver s l ' extrémité, qui est biépineuse Tête carrée, noire, large, déprimée, granuleuse, ligne médiane bifurquée ; lisière frontale tridentée ; mandibules longues, arquées ; mâchoires assez allongées, bout dirigé ver s l'intérieur, de quatre articles extrémité évasée ; palpes intérieur petit, conique, biarticulé ; menton et lèvre inférieur e encastrés entre le montant des mâchoires ; antennes courtes, MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 11 premier article cylindrique, deuxième court, troisième trè s petit, grêle Segments thoraciques, le premier grand, corné, noir, côté s éparsement ciliés, un peu plus long que chacun des deux suivants, qui sont sillonnés, courts et transverses Segments abdominaux brunâtres, cornés, côtés éparsemen t ciliés, convexes, transverses, angles arrondis avec incisio n latérale, les huit premiers sillonnés avec double incision e n dessous, neuvième granuleux, fortement épineux sur les côtés , dont la pointe bifurquée est biépineuse et ciliée ; base anal e épineuse Pattes courtes, robustes, épineuses et ciliées ; hanches mas ,-trochanesuitjmbeslarg,épinu ces dernières prolongées par un onglet acéré Stigmates triangulaires, péritrème transversalement ova laire, la première paire sur la membrane latérale de séparation des deux premiers segments thoraciques, les suivantes sur l e bourrelet latéral et au tiers antérieur des huit premiers segments abdominaux Cette larve, ainsi que l ' adulte, ont été trouvés sons les écorces des arbres morts, l ' ỵle d ' Oahu GENRE AGRYPNUS, ESCH Lisière frontale avancée en pointe, segment anal prolong é par deux crochets pointe mousse /I montra.vetii MONTROUZIER Larve, Mnntrouzier, I nn Soc Ent Fr , 18Go, p 95!1 Longueur, 55 millimètres ; largeur, 12 millimètres Corps coriace, allongé, jaunâtre, déprimé, cilié, deuxièm e et troisième segments thoraciques déprimés, atténué l ' extrémité postérieure Tète subdé.primée, ponctuée, rouge brunâtre ; épistome et labre confondus avec la lisière frontale qui s'avance en point e entre les mandibules ; ligne médiane bifurquée au vertex en MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 14 la main qui la saisit, en même temps que son pseudopod e se tuméfie et fait saillie ; l'opposé de la plupart des larve s d' Llatérides, qui se tiennent enterrées dans le sol, celle-ci o n la trouve l'ailùt sous des pierres recouvrant les nids de four mis, kt, tète en face de l 'ouverture des galeries de passage de s Myrmécophiles ; en automne, même au printemps, on rencontre des larves jeunes encore et petites, mais il n'y a dan s ce fait aucune raison de croire une longévité relative, leu r génération s'accomplira comme pour les autres dans le couran t de l 'année ; le défaut de nourriture, la maladie, la température sont des facteurs sur lesquels elles ont compter et qu i peuvent exercer une grande influence sur leur développemen t larvaire, auxquelles causes peuvent s'ajouter des pontes tardives ; la phase nymphale aura lieu un peu plus tard pou r ces larves en retard, leurs produits seront un peu plus petits , mais la génération accomplira son évolution entière dans l e cours d'une même période De nos observations, il nous a été permis de constater qu e la larve du Corymbites amplicollis est carnassière, qu'elle s e nourrit plus particulièrement de fourmis, qu'elle saisit au pas sage de leurs galeries ; plusieurs fois, il nous a été donné d e remarquer des restes de Myrmécophiles accumulés près d e leur tête, et toujours au point de rencontre de leur gỵte ave c les galeries ; elle ne dédaigne pas non plus les larves hypogées , ainsi que nous l'avons constaté dans les éducations que nou s avons faites et menées de front avec les observations du dehors ; longtemps, nous l'avions cherchée dans les bois morts, o ù vivent tant de larves phytophages, mais toujours sans succès ; nos élevages en chambre n'avaient pas été plus heureux ; une rencontre de trois d 'entre elles au milieu d'une fourmilièr e nous mit en éveil et nous conduisit une observation exacte Quoique localisée, elle n'est pas rare sur les plateaux l'altitude de i 000 zoo mètres, ainsi qu'à certains passages o ù abondent les nids de Formica coespitum Linné ; issue d'un e génération pondue la fin de l'été, elle chemine dans son par cours souterrain, l'effet de pourvoir son existence, tant qu e les froids ne se sont pas encore fait sentir ; aux premiers jours 148 MOEURS ET MÉTAMORPHOSESDES INSECTE S du printemps, elle reprend son existence momentanément interrompue, et lorsque arrive mai, son développement est complet, elle s ' enterre peu profondément dans le sol, s ' y faỗonne une loge oblongue appropriộe au volume de son corps, pren d une position arquée, et aussitôt commence la phase transitoir e qui est le prélude de sa transmutation, et aussitôt a lieu s a transfiguration en nymphe Cette larve a quelques rapports avec celle du Coq/nubile s lotus, elle en diffère par sa ponctuation, par sa lisière frontale , par les tubercules latéraux de son neuvième segment i\ymphe : Longueur, 20 millimètres ; largeur, millimètres Corps allongé, charnu, blanchàtre, glabre ou peu près , lisse et luisant, éparsernent ponctué, convexe en dessus, u n peu moins en dessous, subatténué aux deux extrémités, l a postérieure bifide Tétc petite, convexe, froid proéminent, vertex denté, premier segment thoracique trapézoïdal, milieu sillonné, le s angles antérieurs prolongés par deux longs styles divergents , les postérieurs avancés en une niasse charnue qui se termin e par une épine brunàlre divergente ; le bord postérieur armé de chaque côté de la ligne médiane de deux épines convergentes, deuxième segment en carré long, avec empàtemen l bimamc lonné au bord postérieur, troisième plies long ave c tache rougeàtre posléricure : segu u , nls abdominaux assez longs , transverses finement ridés, s ' atténuant, usais peul, vers l ' extrémité, lianes prolongés par fui léger bourrelet et apophyse charnue, commune aux six premiers : mamelon anal tronqué , terminé par deux épines latérales brunàtres et divergentes ; l e dessous du premier segment thoracique avancé eu une pointe qui s 'encaslre dans laie rainure formée par le troisième ; le s anlennes reposent par leur bout sur les cuisses de la premièr e paire de pattes, genoux peu saillants, inermes L'apophyse latérale charnue que portent les flancs des si x premiers segments abdominaux, ainsi que l ' empilement bimanchonné du bord postérieur du premier segment thoracique, soit ,des traits particuliers cette nymphe, qui repos e dans sa loge tantôt couchée sur la région dorsale, tantôt droite MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 149 et appuyée sur l ' extrémité postérieure ; la phase nymphal e dure de vingt vingt-cinq jours Adulte C' est une espèce diurne, qui vole rarement ; c'est toujours sur le sol, parcourant le terrain, ou au repos, sou s les pierres, qu ' on le rencontre il est assez répandu ; l'occasion, il est frugivore ; nous en avons observé rongeant de s fruits d ' airelle 1) talus FAB Larve, Perris, Larves, 1877, R 177, fig 209-212 Longueur, 20 millimètres ; largeur, ' millimètres Corps subdéprimé, corné, un peu moins en-dessous, pe u atténué vers les deux extrémités Têle large, déprimée, brunâtre, plus foncée en avant, marquée sur le front de quatre fossettes, rapprochées deux deux , et de quelques points ; lisière frontale dentée ; mandibule s noires, arquées, sommet délié, avec saillie intérieure a u tiers inférieur, tranche externe canaliculée, puis excavée ; palpes maxillaires de quatre articles égaux, lobe maxillaire d e deux articles ,bout délié, antennes dernier article très court , terminé par trois courtes soies, article supplémentaire réduit et conique ; ocelles, sous la base ;intérieure est nn polit poin t noir ocelliforle, peu visible Segments thoraciques, le premier large, aussi long que le s deux suivants réunis, brunât r e, avec marge plus claire au x bords antérieur et postérieu r , en avant de la lisière sont deu x points latéraux d ' oie émergent deux poils roux, au milieu es t iule ligne commune aux segments suivants jusqu ' au neuvième ; deuxième et troisième segments thoraciques égaux , lisses, brunâtres, marginés de pâle au bord postérieur ave c deux points latéraux Segments abdominaux s ' élargissant jusqu ' au cinquième , pour s'atténuer vers l'extrémité, brunâtres, avec lisière postérieure plus claire, avec points latéraux peine visibles, neuvième segment marron foncé, semi-elliptique, hérissé de long s poils roux, surface dorsale rugueuse, bords épais, relevés , muni de chaque ,côté ,de trois dents obtuses, puis d ' un pro- 150 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTE S longeménf bilobé formant échancrure subarrondie ; dessou s avec tubercules setigères, dont deux presque dentiformes, sou s les deux lobes du prolongement terminal, et la base un e large plaque semi-discoïdale, entourée d'un bourrelet très fine ment strié, portant son milieu une sorte de ventouse saillante, presque charnue, entourée d ' ini cercle finement strié ; fente anale longitudinale Stigmates leur place normale Pattes courtes, ciliées et spinulées, les épines des hanche s très clairsemées, celles des cuisses et des jambes disposées su r deux rangs, onglet tarsal crochu base dilatée Cette larve vit dans le sol 'des diverses larves qui y grouillent ; elle cause aussi des dégâts aux plantes de parterre Nymphe Semblable 'à celles du genre, sauf que les deu x soies antiscutellaires sont verticales et non inclinées en avant , les soies terminales sont un ,peu plus courtes ; un petit crochet relevé prolonge l'extrémité de chaque élytre et les si x premiers segments abdominaux sont finement striés en dessus Adulte N'est pas rare, est connu par ses dégâts A D eneus LINNÉ Larve, Beling, Deutsch Eut Zeit , 1883, p 381 Longueur, 23 millimètres ; largeur, mm Corps sublinéaire, milieu un peu étranglé, jaune, brunâtre 'clair, 'plus clair au milieu, terne en 'dessous, brilllant ; subconvexe aux deux faces Tête quadrilatérale, plus large que longue, semi-elliptique , avec impression irrégulière au bord antérieur, qui est armé d'une grande dent noirâtre ; de 'chaque côté de cette dent est une saillie arrondie, dentiforme, terminée par une lamell e couverte de fins poils dorés formant brosse ; sous la dent médiane est une lamelle semblable, semblablement ciliée ; mandibules 'courtes, épaisses, robustes, - brun noir, falciformes , extrémité émoussée ; mâchoires palpes extérieurs de quatre articles, le premier long, épais, cylindrique ; deuxièm e plus court, moins large ; troisième plus court encore ; le quatrième réduit , conique ; palpes intérieurs de deux courts arti- MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTES 15 cles égaux, le terminal bout arrondi ; lèvre inférieure courte , un peu élargie ; palpes premier article gros, cylindrique, l e second court, conique ; languette gibbeuse, arrondie, garni e de deux poils raides, divergents, jaune doré ; antennes premier article cylindrique, bout élargi, deuxième moitié moindre, cylindrique, troisième petit, bout aminci ; ocelles petits, noirs, sis en arrière de la base entennaire Segments thoraciques, le premier s'élargissant d'avant e n arrière, finement et éparsement ponctué, avec liseré ridé au x bords antérieur et postérieur, deuxième et troisième un pe u plus longs eux deux réunis que le premier, avec bordur e postérieure plus large, interrompue, finement ridée, ponctuation serrée Segments abdominaux, les huit premiers s'élargissant in sensiblement, vers l'extrémité, densément ponctués, ave c marge postérieure, le dessous de ces segments très éparse ment et irrégulièrement ponctués ; segment anal allongé, in i peu rétréci en arrière, les côtés presque droits, les bords relevés en forme d ' arête ; sur ce bord sont, de chaque côté, troi s petites élévations dentiformes base large, le dessous de c e segment profondément quadrisillonné ; les deux pointes anale s courtes, flanquées de deux courtes pointes épaisses, brun noir , arquées, divergentes ; fente anale courte bordée de poils raide s brunâtres Pattes courtes, épaisses, robustes ; hanches bien développées, trochanters, cuisses et jambes intérieurement garnies d e spinules longues, noirâtres, mêlées avec de longs poils épars , jaunâtres ; tarses en forme 'de crochet aciculé, arqué, bru n noirâtre Larve large, développée, se fait remarquer par sa couleu r blème, ainsi que par sa fente anale ~Vym.phe Longueur, 18 millimètres ; largeur, /i millimètres Corps blanc de lait, tirant sur le jaunâtre ; premier segment, thoracique large, quadrangulaire, côtés arrondis, avec poils spiniformes brunâtres ; aux angles postérieurs est un e dent surmontée d'un poil épineux, raide ; au milieu du bord postérieur sont deux courts poils bruns dirigés en avant seg- 152 MOEURS ET MÉTAMORPHOSES DES INSECTE S ment.s abdominaux s'élargissant jusqu'au quatrième, pou r s ' atténuer vers l ' extrémité Adulte De jour en juin sur les fleurs, sur les tiges de s plantes, sur nos montagnes D tenellatus LINNI Larve, Beling, Deutsch Eut Zeil , 1883, p 973 Longueur 17 millimètres ; largeur, mm Corps déprimé, milieu élargi, plus atténué en arrièr e qu ' en avant, dessus brun noirâtre brillant, mphale est de quinze... pointes de même couleur , augmentant progressiv-enient de grosseur de la première l a quatrième ; en dessous de ce segment est le pseudopode, tub e anal rétractile, proéminent, précédé de deux forts